Hyper connexion : les risques et les 5 idées pour lutter contre ce fléau
Hyper connexion : les risques et les 5 idées pour lutter contre ce fléau
En France, près de huit cadres sur dix se connectent à leur boîte mail professionnelle sur leur temps de loisirs. Sept salarié(e)s sur dix affirment même répondre à des sollicitations professionnelles durant leurs vacances (d'après un sondage Qapa paru en 2020). Aujourd’hui, nous sommes tous connectés, tout le temps, … Cela s’appelle l’hyperconnexion, et c’est un facteur à l’origine de l’épuisement professionnel. Ne plus débrancher, ne plus couper, ne plus souffler et laisser le cerveau en surchauffe…
Alors, quelles mesures prendre pour créer un cadre de travail sain et ainsi favoriser la déconnexion de vos salarié(e)s ?
Dans cet article nous allons aborder :
- Ce qu’est l’hyperconnexion et ses risques
- Les 5 idées pour lutter contre ce phénomène
🖥️ L’hyperconnexion est un terme relativement nouveau, qui s’est développé avec l’usage des technologies et des smartphones. Il se caractérise par l’utilisation excessive des technologies de communication, et une connexion constante et presque ininterrompue à ces outils. Selon certains experts, elle se caractérise par un temps d’écran supérieur à 7h30 par jour (en cumulant activité professionnelle, et récréative).
🌪 L’hyperconnexion concerne tout le monde : Selon les résultats 2021 du baromètre de la Fondation April, 7 Français sur 10 se disent incapables de se passer d’objets connectés, ne serait-ce qu’une seule journée. Et un adulte consulterait son smartphone 211 fois par jour !
👉 C’est un risque professionnel que l’entreprise doit évaluer et intégrer dans le DUERP, document unique d’évaluation des risques professionnels avec les représentants du personnel et le service de prévention et de santé au travail. Depuis le 1er janvier 2017, la mise en place du droit à la déconnexion doit faire l’objet d’une négociation dans le cadre de la négociation annuelle sur l’égalité professionnelle et la qualité de vie au travail. En effet les risques de l’hyperconnexion sont réels :
- L’hyperconnexion entraîne une surcharge d'informations, une dépendance aux appareils, des troubles de la concentration, du stress, et une diminution de la qualité de vie en général. Des études ont montré que les travailleurs qui sont constamment connectés à leur travail en dehors des heures de bureau ont un risque accru de burnout.
- Et Ironiquement, l'hyperconnexion peut également entraîner une diminution de la productivité à long terme en raison de la fatigue et du stress qu'elle génère.
Les habitudes de travail, la pression ou encore la norme sociale freinent la déconnexion “naturelle”. Si bien qu’il est parfois nécessaire de s’appuyer sur des mesures, plus ou moins coercitives, pour inciter à la déconnexion. Voici 5 bonnes pratiques pour favoriser la déconnexion.
La pression de répondre aux mails de manière immédiate peut être forte. Pour cela, il est intéressant que l'entreprise puisse clairement se positionner et statuer sur le fait qu'aucune réponse n'est attendue dans certains horaires, et mieux que l'accès aux mails soit bloqué sur ces horaires là. Volskwagen bloque ainsi l’accès à ses serveurs le soir et le weekend. Concrètement, de 18h15 à 7h du matin, 7 jours sur 7, + de 1 000 salarié(e)s n’ont plus accès à leurs mails sur leur smartphone. De manière plus soft, il est aussi possible de stipuler que les salarié(e)s ne sont pas tenus de répondre aux e-mails en dehors des heures de travail normales, comme le font Danone et Uber en bas de chaque email par exemple.
Imaginez : vous pouvez partir en vacances en toute sérénité, sans craindre un mail auquel on vous reprochera de ne pas avoir répondu, ou encore, sans craindre de passer 2 jours à tout lire lors de votre retour. Ce rêve est rendu possible chez Mercedez-Bens avec leur programme "Mail on Hilday" qui permet d’effacer tous les mails reçus durant les congés. Ainsi, l’expéditeur(rice) est informé(e) des congés et il(elle) reçoit en échange le nom d’un autre salarié(e) qu’il(elle) peut contacter. Fini les 400 mails non lus au retour de vacances ! Le retour se fait désormais en toute sérénité.
L’hyperconnexion peut parfois être survalorisée ou au contraire devenir un fléau à combattre. C'est le cas chez Michelin où l'entreprise a mis en place un suivi automatique des connexions au serveur entre 21h et 7h du matin. Au-delà de 5 connexions enregistrées par mois, le(la) salarié(e) et son(sa) manager(euse) doivent échanger sur le sujet pour en comprendre les raisons et trouver des solutions pour que cela ne se reproduise plus. Dans la même veine, il existe des entreprises comme Channable où c'est le CEO lui-même qui fait le tour des bureaux à 18h30 et qui met les derniers récalcitrants dehors. Ces exemples montrent comment la culture du respect de la vie pro/perso peut être incarnée.
Un des inconvénients de l'hyperconnexion pendant la journée, c'est aussi d'être tout le temps disponible et donc de se laisser envahir par des notifications/ appels qui viennent perturber la concentration dans laquelle on était. Voici quelques pistes pour inciter les salarié(e)s à se concentrer et favoriser le deepwork :
- Couper les messageries et téléphones portables pendant plusieurs heures, c’est Intel qui instaure ce temps de pause tous les mardis matins
- Se déconnecter des outils de communication numérique à raison de deux heures par jour, afin de ne pas être dérangés dans leurs tâches, c’est le droit des salarié(e)s de chez Orange
L'hyperconnectivité est génératrice de stress car elle réduit et élimine les temps de pause nécessaires au bon fonctionnement de notre cerveau et de notre corps. Notre docteure en Neurosciences Camille le répète en effet dans nos formations qui préviennent le burnout et les RPS. Ainsi, il est important que chacun(e) puissse comprendre les mécanismes du stress dans le cerveau et sur l’organisme et mettre au point sa méthode antistress dans son quotidien professionnel.
Nous l’avons vu, il existe de multiples solutions pour favoriser la déconnexion. Tous ces éléments abordés peuvent se résumer dans une charte qui récapitule le cadre de travail, les réunions, les horaires où le(la) salarié(e) n’est pas tenu de répondre aux message ,… En plus de tout cela, avez-vous aussi pensé à l’environnement des bureaux dans lequel évoluent vos salarié(e)s ? Les espaces de convivialité et de créativité sont aussi des moyens clés pour échanger en physique, sortir la tête de ses mails et gagner en productivité…