Une étude réalisée par le cabinet Technologia en 2019 a estimé que le coût des risques psychosociaux (RPS) pour les entreprises françaises s'élève à environ 3 à 4 milliards d'euros par an. Les RPS représentent donc un véritable défi pour les employeurs, car ils ont des conséquences sur la santé et le bien-être des collaborateurs, ainsi que sur la performance et la productivité de l'entreprise.
Nous allons découvrir dans cet article :
- De quoi s'agit-il quand on parle de risques psychosociaux ?
- Comment la loi encadre les RPS ?
- Quelles sont les conséquences pour les entreprises ?
- Quelles sont les 5 clés pour prévenir les risques psychosociaux?
Les Risques Psychosociaux (RPS) sont des risques professionnels liés aux conditions de travail qui peuvent avoir un impact sur la santé mentale, physique et sociale des collaborateurs. L'expression « risques psychosociaux » (RPS) regroupe généralement :
- le stress au travail (surcharge de travail, manque de moyens, manque d’autonomie…) ;
- les violences internes à l'entreprise (harcèlement, conflit…) ;
- les violences externes à l’entreprise (insultes, menaces, agressions…).
Une obligation générale de sécurité incombe à l’employeur (article L. 4121-1 du Code du travail). Il lui revient d’évaluer les risques, y compris psychosociaux, et de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés.
Les partenaires sociaux ont signé des accords nationaux interprofessionnels sur le stress au travail, le harcèlement moral et la violence au travail :
- l’accord national interprofessionnel sur le stress du 2 juillet 2008 (transposition de l'accord européen du 8 octobre 2004 étendu par arrêté ministériel le 23 avril 2009) ;
- l’accord national interprofessionnel sur le harcèlement et la violence au travail du 26 mars 2010 (transposition de l'accord européen du 26 avril 2007 étendu par arrêté ministériel le 23 juillet 2010 sur le stress au travail).
Au-delà de la loi, Les RPS ont des conséquences négatives nombreuses sur l'entreprise, telles que :
- La productivité : les salarié(e)s sont moins motivé(e)s, moins engagé(e)s et moins concentré(e)s sur leur travail. Les erreurs, les retards et les absences peuvent également augmenter, ce qui peut nuire à la performance de l'entreprise. Selon une étude Harvard/MIT, les salarié(e)s sont 30% plus productifs quand ils sont épanouis au travail.
- L'absentéisme : une mauvaise santé mentale multiplie les arrêts maladies. Or le coût financier d'un arrêt maladie est estimé à 3 500€/ an / salarié(e).
- Le turn-over : les salarié(e)s seront moins enclins à rester dans une entreprise où les conditions de travail sont mauvaises . 1 salarié(e) sur 4 envisage de démissionner de son job pour un meilleur équilibre vie professionnelle / vie personnelle (D’après l’Observatoire de l’Équilibre des Temps et de la Parentalité en Entreprise, 2018)
- La marque employeur : les RPS laissent penser aux salarié(e)s et aux clients que l'entreprise ne prend pas soin de ses salarié(e)s. Cela peut nuire à la réputation de l'entreprise et avoir des conséquences négatives sur le recrutement de ses futurs talents.
- Ecouter ses salarié(e)s
Prévenir les RPS commence par écouter régulièrement les ressentis des salarié(e)s. Nous recommandons de mener chaque année un diagnostic complet sur la charge de travail, le stress ressenti, la capacité à déconnecter, la relation avec son manager, le sens de son travail, ... . Exemple de diagnostic ici. Ce diagnostic permetrra de faire remonter les besoins des salarié(e)s et de définir les actions prioritaires à mener en fonction.
- Adopter une posture managériale de responsabilité partagée
Il est important que les managers adoptent une posture de responsabilité partagée envers la santé mentale de leurs équipes. Ils se tiennent à leur écoute, les encouragent à exprimer leurs préoccupations et leurs besoins, et s'engagent à résoudre les problèmes qui sont identifiés en adoptant une posture de co-construction.
- Favoriser la reconnaissance du travail accompli
La reconnaissance permet de renforcer la motivation, mais surtout elle permet de se sentir valorisé(e) et utile. La reconnaissance passe notamment par le feedback régulier, mais aussi par une rémunération juste et des perspectives d'évolution claires.
- Favoriser (et faire respecter) l’équilibre professionnel et personnel
L'entreprise peut fixer des gardes-fous internes pour créer des conditions de travail saines : limiter les horaires des réunions à des heures raisonnables (pas avant 9h30, pas après 17h30 par exemple), favoriser le télétravail pour une plus grande flexibilité, créer une vraie politique de déconnexion . Pour rendre officielles ces gardes-fous, les chartes de bonne conduite peuvent aider.
- Sensibiliser l'ensemble de l'organisation aux RPS pour savoir les détecter et les anticiper
Il est important que chacun soit informé des risques professionnels et des facteurs de stress qui peuvent impacter leur santé mentale et physique. Cela permet aux salarié(e)s d'être conscients des signes avant-coureurs de stress et de burn-out, et de savoir comment en parler à leur manager. De leur côté, les managers formés pourront identifier les situations à risques et sauront comment y répondre.
En adoptant cette approche proactive de la prévention des RPS, vous créerez un environnement de travail plus sain et plus performant ! Selon l'étude Harvard/MIT, un salarié épanoui est 30% plus performant ! Vous avez envie d’agir sur le sujet ? Découvrez-nous ou contactez-nous !